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Activité 17

Optimisation du labour et engrais verts compétitifs contre le chardon des champs

La lutte contre le chardon des champs ou «Ěýchardon du CanadaĚý» (Cirsium arvense) est l’une des prĂ©occupations les plus pressantes des producteurs de grandes cultures biologiques. Cette plante limite non seulement le rendement, mais peut Ă©galement dĂ©terminer ce qu’il est possible de faire pousser dans un champ, voire forcer des producteurs Ă  abandonner leur certification biologique. Actuellement, la lutte contre le chardon des champs repose sur le labour intensif et la jachère estivale, avec ou sans rotation de vivaces fourragères, mais sans cĂ©rĂ©ales, pendant plusieurs annĂ©es. Toutefois, le recours important au labour et Ă  ce type de jachère peut avoir des rĂ©percussions nĂ©fastes sur la fertilitĂ© et la qualitĂ© du sol, et bien que les cultures fourragères vivaces soient capables d’écraser les vivaces indĂ©sirables, elles ne constituent pas toujours une option Ă©conomiquement faisable.

La recherche indique qu’il est possible de gĂ©rer les engrais verts de manière Ă  Ă©liminer le chardon des champs. Ainsi, deux stratĂ©gies potentiellement efficaces Ă©mergent. La première repose sur des lĂ©gumineuses vivaces telles que le trèfle blanc et la luzerne, fauchĂ©es pĂ©riodiquement (habituellement pour la production de fourrage) en fonction de la date sur le calendrier, de la hauteur des chardons ou de la formation des boutons floraux (Cormack, 2002; Graglia et Melander, 2005). L’un des facteurs qui dissuadent les producteurs de mettre en Ĺ“uvre cette stratĂ©gie est la longueur de l’établissement de lĂ©gumineuses vivaces comme la luzerne, soit deux Ă  quatre ans (Meyer, 1999), qui engendre un retrait des terres de la production pendant toute cette durĂ©e. Une culture de lĂ©gumineuse bisannuelle comme le mĂ©lilot jaune est probablement plus viable sur le plan Ă©conomique. La seconde technique de gestion des engrais verts a Ă©tĂ© rĂ©cemment dĂ©veloppĂ©e par le CETAB+ au QuĂ©bec. De multiples opĂ©rations de travail du sol sont effectuĂ©es Ă  une ou deux semaines d’intervalle en mai et en juin, puis des lĂ©gumineuses annuelles comme le soya ou le pois fourrager sont semĂ©es densĂ©ment et tardivement (Weill, 2013). L’engrais vert annuel est Ă©liminĂ© l’annĂ©e de son Ă©tablissement, ce qui permet aux grandes cultures d’être mises en Ĺ“uvre l’annĂ©e suivante. Les deux stratĂ©gies ont rĂ©duit les populations de chardon des champs d’au moinsĚý75Ěý%. Ěý

Les mĂ©thodes qui endommagent mĂ©caniquement les chardons peuvent rĂ©duire les populations en dehors de la phase d’engrais vert. Après une rĂ©colte, un travail du sol secondaire peu profond avec une charrue Ă  rasettes ou un chisel, suivi plusieurs semaines plus tard par un travail du sol primaire profond avec soit une charrue Ă  grands versoirs soit une charrue Ă  deux couches, a permis de maintenir la densitĂ© et la biomasse de chardon Ă  des valeurs très basses sur une pĂ©riode de septĚýans (Gruber et Claupein, 2009). Cette technique s’est avĂ©rĂ©e particulièrement efficace quand un mĂ©lange graminĂ©e vivace-trèfle faisait partie de la rotation (Gruber et Claupein, 2009). La fauche des tiges de chardon dans le couvert vĂ©gĂ©tal ou au-dessus de celui-ci a Ă©galement un certain potentiel, car elle rĂ©duit la couverture par le chardon de plus de 60Ěý% dans le maĂŻs (Valand et Ă…nestad, 2014). Une approche intĂ©grĂ©e qui s’appuie sur un travail du sol stratĂ©gique combinĂ© Ă  des engrais verts compĂ©titifs, la tonte et la fauche des mauvaises herbes au-dessus du couvert vĂ©gĂ©tal ou dans celui-ci peut amĂ©liorer le dĂ©sherbage et rĂ©duire du mĂŞme coup la dĂ©pendance envers le travail du sol dans la lutte contre le chardon des champs.

L’objectif de cette Ă©tude est d’élaborer une stratĂ©gie biologique de maĂ®trise du chardon des champs. Pour atteindre cet objectif, les sous-objectifs suivants seront visĂ©sĚý:

  1. Cerner les pratiques qui réduisent la densité et la surface des talles de chardon des champs qui infestent les cultures;
  2. Mesurer les effets cumulatifs de différents systèmes de gestion sur la densité et la surface des talles;
  3. Quantifier l’impact des systèmes de gestion du chardon sur la qualité du sol.

Cette étude devrait permettre de livrer une stratégie complète qui équilibre les besoins de lutte contre les mauvaises herbes vivaces et les objectifs de qualité du sol.

Ěý[PDF 5.19 MB]

Chercheurs de l'activité

Nom du scientifique ou du membre de l'équipe d'experts techniques à l'extérieur d'AAC (effectuant des recherches) Organization
Steven Shirtliffe Department of Plant Sciences, University of Saskatchewan
Diane Knight Department of Soil Science, University of Saskatchewan
Lena Syrovy Department of Plant Sciences, University of Saskatchewan
Iris Vaisman Prairie Organic Grain Initiative

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