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Les chercheurs décrivent leur projets

Les chercheurs décrivent leur projets: Dr. Jennifer Mitchell Fetch

Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC)
Centre de recherche et de développement de Brandon

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Activité A.2: Amélioration génétique de l’avoine biologique

Partenaires de l’industrie:

  • Clif Bar and Company
    Grain Millers Canada Corp.

Chercheurs collaborateurs:

  • Martin Entz, UniversitĂ© du Manitoba
  • Dean Spaner, UniversitĂ© de l’Alberta

Pouvez-vous nous parler un peu de vous?

J’ai grandi dans le sud-ouest de la Saskatchewan. J’étais une fille de la ville, mais mon père a Ă©tĂ© Ă©levĂ© sur une ferme. Il rĂŞvait de retourner vivre sur une ferme et j’ai aussi toujours Ă©tĂ© intĂ©ressĂ©e par l’agriculture. J’ai eu un emploi »ĺ’étĂ© comme Ă©tudiante universitaire au Centre de recherche »ĺ’AAC Ă  Swift Current et j’étais intriguĂ©eĚý par l’amĂ©lioration des plantes. J’ai donc Ă©tudiĂ© la gĂ©nĂ©tique et l’amĂ©lioration des vĂ©gĂ©taux.Ěý Je suis phytogĂ©nĂ©ticienne en sĂ©lection »ĺ’avoine pour AAC depuis juillet 1998 et je travaille actuellement au Centre de recherche de Brandon, au Manitoba.

Pouvez-vous expliquer brièvement votre activité de recherche de la Grappe scientifique biologique II?

Je dĂ©veloppe des lignĂ©es gĂ©nĂ©alogiques »ĺ’avoine qui seront testĂ©es sous rĂ©gie biologique, dans l’intention de dĂ©velopper des cultivars »ĺ’avoine spĂ©cifiquement adaptĂ©s aux systèmes de production biologique. Nous avons fait des croisements entre des souches performantes et avons testĂ© les descendants de ces croisements sous rĂ©gie biologique et conventionnelle depuis 2002.

J’applique essentiellement une mĂ©thode de sĂ©lection diffĂ©rĂ©e; une parcelle (un petit bloc de plantes, de 3 Ă  4 m2, contenant environ 120 plantes) est cultivĂ©e pour une population, ou pour la descendance »ĺ’un croisement. Le grain le plus renflĂ© »ĺ’une population est utilisĂ© pour ensemencer un bloc similaire l’annĂ©e suivante, et le mĂŞme procĂ©dĂ© est rĂ©pĂ©tĂ© pour complĂ©ter 6 cycles. Ă€ la sixième annĂ©e, les panicules (tĂŞtes) des plantes individuelles sont collectĂ©es pour chaque population. Les panicules sont battues individuellement, le caractère ventru de la semence est visuellement vĂ©rifiĂ©, de mĂŞme que sa couleur, son Ă©tat de santĂ© gĂ©nĂ©ral, et les semences provenant de 50 Ă  100 panicules sont cultivĂ©es dans des pĂ©pinières »ĺ’hiver en Nouvelle-ZĂ©lande.

Les lignĂ©es cultivĂ©es en Nouvelle-ZĂ©lande qui semblent robustes, rĂ©sistantes Ă  la verseĚý et sans maladies sont rĂ©coltĂ©es et renvoyĂ©es au Canada.Ěý Ces lignĂ©es sont ensuite soumises Ă  des essais de rendement, avec une seule rĂ©pĂ©tition cultivĂ©e Ă  trois ou quatre endroits diffĂ©rents sous rĂ©gie biologique et conventionnelle, et sont aussi placĂ©s dans des pĂ©pinières de dĂ©tection des maladies afin de vĂ©rifier leur rĂ©sistance au charbon, Ă  la rouille couronnĂ©e et Ă  la rouille noire de l’avoine. Les lignĂ©es les plus performantes de ces essais (affichant une prĂ©cocitĂ©, une rĂ©sistance Ă  la verse, un haut rendement et une bonne rĂ©sistance Ă  la rouille) sont sĂ©lectionnĂ©es, et la qualitĂ© du produit final, soit la teneur en huile, en protĂ©ines, le pourcentage de l’écale et de bĂŞta-glucanes, est Ă©valuĂ©e. Les meilleures lignĂ©es de ce groupe sont alors soumises Ă  un essai Ă  rĂ©pĂ©titions multiples et sur divers sites sous rĂ©gie biologique liĂ©s par contrat Ă  travers le Canada. Le financement assurĂ© par le partenaire de l’industrie aide Ă  dĂ©frayer les coĂ»ts associĂ©s Ă  ces essais.

La lignĂ©e, ou les deux lignĂ©es qui performent le mieux peuvent ĂŞtre admises au programme »ĺ’essais coopĂ©ratifs de l'avoine de l'Ouest. Ces essais permettent aux souches performantes »ĺ’être admissibles Ă  l’enregistrement auprès de l’Agence canadienne »ĺ’inspection des aliments pour ĂŞtre produites et vendues au Canada.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire cette recherche? En quoi cette recherche vous motive-t-elle?

Je me suis impliquĂ©e dans ce projet grâce Ă  Martin Entz et Stephen Fox, deux docteurs qui ont imaginĂ© ce projet en sirotant un cafĂ©. J’ai choisi de me concentrer sur les cultivars »ĺ’avoine parce que les meuniers et les transformateurs s’intĂ©ressent Ă©normĂ©ment aux produits de l’avoine biologique pour les consommateurs. Je cherche Ă  offrir aux producteurs, transformateurs et consommateursĚý des cultivars qui conviennent Ă  leurs besoins.

Il est aussi intĂ©ressant de faire partie du projet Approches participatives en sĂ©lection des vĂ©gĂ©taux. Dans le cadre de ce projet, les producteurs reçoivent des souches gĂ©nĂ©alogiques »ĺ’avoine qu’ils cultivent sur leurs terres et ils sĂ©lectionneront les lignĂ©es les plus performantes. Je suis très curieuse »ĺ’observer comment les lignĂ©es sĂ©lectionnĂ©es performeront.

Vous étiez aussi impliquée dans la première Grappe scientifique biologique. Quel était ce projet, quels en sont les résultats?

Nous sommes très heureux »ĺ’avoir produit le premier cultivar dĂ©veloppĂ© sous rĂ©gie biologique au Canada, AAC Oravena, au cours de la Grappe scientifique biologique I.

Mon activitĂ© de recherche actuelle s’est Ă©largie pour inclure AAC Oravena et les autres lignĂ©es parentales dĂ©veloppĂ©es sous rĂ©gie biologique dans mon programme »ĺ’amĂ©lioration. Je m’attends Ă  des amĂ©liorations continues des cultivars en dĂ©veloppement.

Où se déroule votre projet?

Mon programme »ĺ’amĂ©lioration, autrefois basĂ© au Centre de recherche sur les cĂ©rĂ©ales de Winnipeg,Ěý a rĂ©cemment Ă©tĂ© relocalisĂ© au Centre de recherche de Brandon, au Manitoba. Le travail s’effectue Ă  la serre ou Ă  l’armoire de vĂ©gĂ©tation pour les croisements et au champ pour l’évaluation des lignĂ©es. Les premières gĂ©nĂ©rations sont principalement Ă©valuĂ©es sur les terres biologiques de la Ferme de recherche Ian N. Morrison de l’UniversitĂ© du Manitoba, Ă  Carman. Puis les lignĂ©es dĂ©veloppĂ©es sont Ă©valuĂ©es sur des sites biologiques Ă  travers l’ouest canadien.

Comment votre recherche aidera-t-elle les producteurs biologiques du Canada?

Je crois que cette activitĂ© de recherche procurera aux producteurs biologiques des cultivars »ĺ’avoine performants dĂ©veloppĂ©s spĂ©cifiquement sous rĂ©gie biologique. Ces cultivars auront une bonne rĂ©sistance aux maladies et des qualitĂ©s meunières supĂ©rieures et seront acceptĂ©s »ĺ’emblĂ©e par les transformateurs, les meuniers et les consommateurs.

Comment la communauté et les partenaires de l’industrie ont-ils participé à la conception de cette recherche?

Les partenaires de l’industrie ont influencĂ© ma recherche en acceptant de soutenir financièrement le projet. Leur soutien financier montre que le projet »ĺ’amĂ©lioration de l’avoine biologique est important.

La communauté biologique a soutenu le projet en m’indiquant quels traits sont importants dans son système de production. Il faut de 13 à 15 ans pour que les résultats du croisement se retrouvent entre les mains du producteur. On peut certes prétendre qu’aucun progrès immédiat n’est réalisé, mais les améliorations suggérées peuvent devenir réalité un jour. C’est aussi la communauté biologique qui testera AAC Oravena et les cultivars qui seront développés. S’ils ne sont pas performants et ne satisfont pas les producteurs, la vie de ces cultivars sera très courte.

Le projet de la Grappe scientifique biologique II (GSBII) dĂ©crit dans cet article est soutenu par leĚýĚýdu cadre stratĂ©giqueĚý»ĺ’ et par les .

La GSBII et cet article rĂ©sultent des initiatives de collaboration du Centre »ĺ’agriculture biologique du CanadaĚýde l’Ěýet de la .

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